Quelques définitions :
- La carrière, c’est l’ensemble des étapes qui jalonnent la vie professionnelle. Elle est donc singulière et lui ressemble.
- La précarisation du travail, c’est lorsque les contrats conclus en la matière sont à durée limitée. Beaucoup d’emplois sont sous cette forme. Il s’agit donc des CDD bien sûr, mais aussi de l’intérim ou encore des vacations.
Le monde du travail d’hier à aujourd’hui :
Nos aînés ont peu connu la précarisation dans leur carrière. En effet, la majorité n’ont travaillé que dans une seule entreprise. Pour ce qui est du chômage, il existe en France depuis les années 40 mais un fort taux de chômage est à déplorer depuis les 70’s. Nos parents ont donc pu ne pas connaitre le chômage (thème du billet de la semaine prochaine…) Pour ce qui concerne ce dernier point, la génération actuelle & les futures doivent et devront composer avec…
Quelques chiffres
En 2017, selon la source INSEE emploi, sur l’ensemble des contrats conclus, 74,8% étaient en CDI. Si ces chiffres sont stables depuis 35 ans, selon une étude du Ministère du travail publiée en 2018, les embauches en CDD ont augmenté de 76% à 87% entre 1993 et 2017. De plus, les durées sont raccourcies sur les 16 dernières années : de 112 jours à 46 en 2017. Pour ce qui les concerne, les contrats de moins d’un mois représentent en 2017 83% des CDD (contre 57% en 1998). Bref, les CDI existent toujours en proportion importante mais les CDD ne sont pas en reste.
Sachez également que les entreprises ne peuvent pas recourir aux contrats précaires sans répondre aux obligations en la matière. De plus, des secteurs à forte saisonnalité ont besoin de main d’oeuvre supplémentaire seulement quelques semaines / mois par an, ou seulement le temps d’un contrat ou d’un chantier.
Les CDI existent… m’a-t-on dit !
Je ne sais pas vous, mais moi je n’en ai jamais eu de CDI. C’est grave Docteur Monde Professionnel ?
S’il est vrai que bon nombre de recruteurs apprécient les cheminements logiques et continus à la lecture d’un CV, rassurez-vous : tous les recruteurs ne sont pas identiques non plus. De plus en plus s’intéressent à ce que vous êtes et pouvez apporter à l’entreprise. Reste à tomber sur le bon…
Conséquences sur le CV et les procédures de recrutement
La grande majorité des travailleurs en poste ou en recherche ont eu un parcours scolaire et professionnel sinueux. Ce parcours correspond à ce qu’ils ont vécu à ce moment ou à leurs besoins. Certains choix peuvent être purement alimentaires et financiers par exemple. Quant aux choix scolaires, les études souhaitées ont peut être dues être reportées d’un an.
De plus en plus de cadres décident après quelques années d’expériences de se reconvertir dans des métiers manuels, fatigués de la charge imposés par leurs postes. On voit donc bien que passer d’expert financier à fleuriste ne rentre pas dans les cases d’une carrière dites ‘normale’. (je ne reviendrai pas ici sur les notions de cases que j’ai déjà abordées mais je n’en pense pas moins).
Quels que soient vos choix, quelques soient vos expériences, VOUS êtes le point commun de votre parcours. Vous en êtes le centre et donc le fil conducteur.
L’essentiel est que vous puissiez expliquer les voix que vous avez empruntées, mêmes sinueuses : les resituer dans leurs contextes, voire ce qu’ils représentaient pour vous à ce moment de votre vie.
Et si c’était une chance ?
Cela peut paraître étrange mais en effet, cela peut être une opportunité dans votre carrière pour :
- découvrir le métier que vous avez choisi sans vous engager sur le long terme (à l’image des contrats de professionnalisation ou d’apprentissage)
- vérifier que l’entreprise correspond à ce que vous en attendiez
- répondre à vos besoins ou envies du moment : cela peut aussi être l’opportunité de ronronner sur un métier que vous connaissez déjà par exemple dans l’attente de peaufiner votre projet futur ou de voyager / découvrir de nouvelles contrées
- cette expérience, même courte, peut être répondre à un manque dans votre carrière :
- une compétence que vous n’aviez pas encore mise en oeuvre
- un secteur d’activité où vous n’aviez pas encore fait vos preuves
- le poste correspond parfaitement à vos aspirations. CDD ou CDI, quand on trouve chaussure à son pied c’est quand même dommage de passer à côté de son idéal…
- Financièrement, les CDD vous permettent de toucher en fin de contrat une prime de précarité et votre prime de congés payés, ne prenant généralement pas de congés durant cette période travaillée. Vous bénéficiez également de tous les avantages sociaux de l’entreprise utilisatrice, en intérim ou en CDD, comme le 13è mois.
- et bien sûr : le CDD est souvent la porte d’entrée des CDI dans l’entreprise ! Ils sauront vos qualités (et vos défauts) et pourront également vous rappeler pour une autre mission. Alors CDD ou pas, faites de votre mieux !
Et si c’était un choix ?
Enfin, certains salariés choisissent exclusivement des CDD, pour tout ou partie de ces raisons. C’est leur choix de carrière. Certains n’aiment pas la routine et ne se voient pas rester indéfiniment dans une entreprise. Pour eux, les CDD sont clairement des opportunités et une recherche à part entière. Ils peuvent ainsi partir entre 2 contrats en vacances, avec les primes perçues par exemple.
Certains métiers s’y prêtent : des secteurs recherchent toujours de la main d’œuvre (métiers de bouche, bâtiment…), donc pour ces employeurs en CDD c’est toujours ça.
Pour conclure, la précarisation n’est pas une fin en soi ni un drame. C’est un état de fait du monde professionnel actuel. Il ne faut pas la craindre. Vous pourriez même y gagner…
RCV
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