Une accompagnée me raconte ce qu’elle vit comme injuste.
Débordée, elle me demande de l’aide à prioriser ses actions. En analysant son état des lieux et avec nos discussions, je mets en évidence un fait. Elle prend du temps, de son temps de travail en l’occurrence, pour faire ce que son collègue ne fait pas.
Or, cela ne fait pas partie de ses attributions. Par conséquent, elle n’arrive pas à tout boucler. Et, attendue au tournant, on ne manque pas de lui rappeler ses propres manques.
Elle ne peut le vivre que comme une injustice et une profonde frustration.
Elle estime qu’elle ne bénéficie pas d’un retour sur investissement suffisant.
La posture managériale est un subtil équilibre, notamment en termes de responsabilités. Il y a celles qu’on DOIT prendre et celles qu’on DOIT laisser aux autres.
En l’occurrence, les autres peuvent être les membres de son équipe ou sa hiérarchie.
Les managers ont tendance, naturellement, à occuper les espaces vides. Lorsqu’ils perçoivent des ratés ou des choses à faire laissées vacantes, le manager va choisir (seul) d’en prendre la responsabilité. Souvent il va le justifier en disant qu’il fallait bien que ça soit fait…
Oui ! En même temps, il faut que ce soit fait par celui dont c’est la responsabilité. COMPENSER est une réponse naturelle qui n’a pas de vertus pédagogique. Elle prive les gens de leurs responsabilités et donc les déresponsabilise. Ils en prennent parfois l’habitude et se disent « il le fera pour moi ». En plus, cela charge davantage ces professionnels déjà bien occupés… d’autant qu’en cas de problème qui en résulte, on les reprochera à celui qui a fait et non à celui qui aurait dû !
Prendre ses responsabilités, rien que les siennes, juste toutes les siennes.
Et permettre voire renvoyer les leurs à chacun est une de ces responsabilités à honorer.
Raphaëlle
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