Le bien-être au travail, voire son extrême le bonheur, sont tout droit issus du courant œuvrant pour la qualité de vie au travail (QVT).
Oui, c’est à la mode. Oui, tout le monde n’est pas concerné mais peut le devenir. Alors oui, il faut en parler. On passe bien assez de temps dans notre vie au travail pour y consacrer quelques minutes de lecture et de réflexions afin de savoir ce dont on a besoin pour être bien à son travail.
Et si en 2019, on prenait notre responsabilité : celle qu’on a vis à vis de nous-même d’être comme on a envie &/ou besoin d’être ?
Pourquoi s’intéresser à la QVT ?
La performance d’une entreprise est liée directement à la capacité de chacun de ses membres à atteindre les objectifs qui lui ont été fixés dans l’intérêt général. Les stratégies de l’entreprise sont donc divisées et spécifiées pour chaque collaborateur, tout niveau confondus, afin que l’objectif général soit atteint par la réalisation de celui de chacun.
Ainsi si un individu ne répond pas correctement à la réalisation de son objectif global, c’est l’entreprise qui ne réponds pas totalement au sien. Il est donc capital que l’ensemble des salariés soient investis et motivés dans leurs fonctions pour réaliser ses objectifs. Cela est facilité si le collaborateur s’y sent bien et a envie de bien faire.
De nombreux auteurs et spécialistes en ont déduits des conseils à destination des entreprises afin qu’elles créent des ambiances de travail propices à l’épanouissement de ses salariés. Certains sites s’y sont spécialisés et vous propose des approches autour du bien-être au travail comme http://www.bienetretravail.fr/
Certaines entreprises mettent des baby foot, des salles de siestes… donc réaménagent les espaces de travail et de détente, mais aussi renouvellent et repensent les méthodes de travail afin que les collaborateurs s’y retrouvent.
Cependant, les entreprises doivent faire face à un frein de taille dans cette recherche du bonheur au travail de ses salariés… Ses salariés ! (tous niveaux de responsabilités confondus)
Pourquoi les personnes pour lesquelles tout cela est mis en oeuvre sont aussi celles par lesquelles le bonheur n’arrive pas ?
Les salariés sont des humains (si si !). De fait, ils sont donc différents les uns des autres. Le bonheur ou le bien-être (comme le mal-être d’ailleurs) sont des sentiments très personnels. Par là, il faut comprendre que ce sont des notions subjectives et dépendent directement de la personne qui les ressent.
Les pathologies liées au travail
Parallèlement, les pathologies liées au travail comme le burn-out, burn-in, brown-out ou encore bore-out naissent. Que ce soit un travail conduisant au stress chronique qui pousse le corps puis le mental à ses limites extrêmes ou encore qui provoque l’ennui ou la perte de motivation voire d’engagement. Ces pathologies, pourtant très différentes et qui peuvent toutes apparaître dans un même service d’une même entreprise dépendent directement des individus et de leur endurance à supporter les situations de travail qui y conduisent.
Quelques définitions :
- Burn-out : ou le syndrome d’épuisement professionnel, consécutif à un stress chronique directement lié au travail qui rend le salarié incapable d’occuper ses fonctions
- Burn-in : ou quand le présentéisme devient pathologique. Préliminaire du burn-out, c’est lorsque le collaborateur vient au travail alors qu’il n’est pas en mesure physiquement ou psychiquement d’assumer ses fonctions et responsabilités mais lutte malgré tout
- Bore-out : ou l’ennui au travail lié à la baisse ou au manque d’activité du professionnel donc à une sous-charge de travail (opposé au burn-out)
- Brown-out : où le travail, dénué de sens, devient lassant voire rend cynique. Les valeurs associées à son poste sont éloignées voire contraires à ses propres valeurs et rend dissonant donc éloigne le salarié de son poste.
L’exemple du burn-out
Détaillons la pathologie du burn-out, le plus connu qui nous confirme une nouvelle fois que nous ne sommes pas tous égaux, et ici face au stress :
- certaines personnes en ont besoin pour avancer et se dépasser. Sans stress et pression, elles ne réussissent pas même à s’organiser et mettent un temps fou à faire traîner les peu de dossiers qu’elle a en cours. La qualité de leur travail peut alors être dégradée à cause d’un manque de quantité parfois. Alors cet individu peut risquer le bore-out.
- d’autres sont anéantis par le stress et perdent littéralement leurs moyens. Ils ont besoin de temps et de calme pour réaliser leurs missions. Ils ne sont pas pour autant en burn-out mais en tous cas pourraient y être plus sensibles.
Cela dépend donc des représentations du travail de chacun et ce sont bien ici leurs valeurs du salarié, issues de sa culture et de son éducation qui en sont la source.
Ainsi, quelqu’un qui sera dans la première situation peut ne pas comprendre quelqu’un qui est mis à mal par ce stress. C’est là le drame : lorsque les premiers sont managers ayant besoin de stress pour avancer en imposent par projection aux autres, pensant ainsi obtenir de meilleurs résultats dans leurs équipes.
Cela étant, quand le stress devient pathogène, c’est qu’il est chronique. Entendez ici le stress qui ne cesse jamais. Ce stress est différent de celui associé à un événement et qui s’éteint dès que ce projet est terminé. Ce dernier est d’ailleurs le » bon stress « . Celui qui donne la décharge d’adrénaline qui va bien. C’est le stress latent, permanent et continu qui conduit à un burn-out.
Tout le monde s’entend pour dire que les nouvelles technologies ont conduit, par le fait d’être H24 lié à son emploi, à ces mêmes pathologies. D’ailleurs, elles existent dans les pays les plus riches. Les pays pauvres et les moins développés n’ont pas les moyens ni le luxe de pouvoir en souffrir. Ils ont d’autres fléaux bien plus primaires à surmonter déjà. D’ailleurs, ils ne mettent pas les mêmes valeurs ni le même sens que nous dans le travail. Mais ce fait ne retire rien de la souffrance vécue chez nous pour ceux qui en sont victimes ni aux coûts liés à ces pathologies. Dans les coûts, je mets le coût humain et également financier pour l’entreprise et aussi au niveau macroéconomique.
On a également une part de la responsabilité du bien-être des autres : alerter sur les changements qui pourraient révéler qu’ils sont dans un B… out/in mais aussi en adoptant une posture bienveillante et adéquate à la relation.
Les questions de postures des professionnels à responsabilités managériales prennent ici tout leur sens et leur utilité (https://raphaellecoquibus.com/index.php/mes-prestations_accompagnementautrement_coach_consultant_coaching_consulting_conseil_ecoute_changement_rh_management_dijon_bourgogne_cotedor/postures-professionnelles_manager_formation_management_posture_leadeership_leader_bienetre_etrebien_travail/).
De ces pathologies, il est capital de parler de celles liées au manque d ’emploi. Si on accepte les difficultés liées au fait d’être au chômage, on peut donc accepter que certaines pathologies soient liées au travail aussi.
Qui sont les abandonnés de ces pathologies ?
Oh il y en a… On a tout d’abord soigné et pris en considération (une fois n’est pas coutume) les collaborateurs qui sont en bas de l’organigramme. Ceux qui font le travail d’ailleurs. Et pour cause : si eux ne le font pas, les objectifs ne sont pas réalisés.
Sauf que sans prendre en compte l’ensemble de la ligne hiérarchique, on en a oublié les managers de proximité déjà mais également les autres directeurs et assimilés. Ceux à qui on a imposé de réaliser leurs objectifs tout en devant prioriser le bien-être de l’équipe en a oublié de s’intéresser et de veiller au sien.
L’autre oublié étant le service RH qui est directement attaqué car les individus au sein de l’entreprise ne sont pas heureux et ils sont alors directement responsables. Ils ont du réaliser ces changements et aménagements divers souvent en un temps record mais qui les a accompagnés ?
Donc aujourd’hui, il convient de chercher à être bien au travail, quelque soit son poste et ses fonctions.
Pourquoi être bien au travail plutôt que le bien-être au travail ?
Tout aussi subjectifs l’un que l’autre, j’en conviens, j’y ajoute un élément essentiel : la responsabilité d’être sous entendu d’être bien à son travail. Quand les entreprises ont mis en place les recommandations favorisant de bonnes conditions de travail, il en va de la responsabilité de chacun d’être bien au travail. Là, s’ajoute à nos valeurs personnelles, la volonté. En effet, il faut en avoir envie et non pas que besoin. Il faut parfois s’efforcer de faire ce qui nous rend heureux ou de prendre les décisions pour le devenir.
En effet, si quelqu’un n’est plus heureux dans son emploi, ce n’est pas que de la responsabilité de son employeur. Le salarié peut avoir d’autres aspirations. Elles peuvent le conduire même à changer d’emploi et de fonctions. Dans ce cas, pas si rare, l’entreprise peut l’accompagner mais surement pas le décider ni l’y contraindre. Il est essentiel de prendre conscience qu’on est acteur de notre carrière, et de faire ce qui contribue à nous rendre heureux.
Comment être bien à son travail ?
Nous n’avons pas tous la chance de faire un métier qui nous éclate. Le moins pire étant déjà de faire un métier que nous ne détestons pas trop. S’il ne nous convient plus, il serait utile de se tourner vers les formations qui peuvent nous permettre de développer notre employabilité en interne ou externe.
Un nouveau challenge peut relancer la flemme… Certains managers sont tout à fait prêts à entendre ce genre de chose et peuvent vous accompagner dans vos besoins, toujours pour servir la stratégie de l’entreprise. S’il ne l’entend pas, tournez vous vers le service RH.
Sachez également que vous pouvez valider vos acquis pour prétendre à un poste qui correspond à vos compétences, si vous êtes sur un poste libellé différemment que vos missions réelles par la VAE. Une série de 2 billets que j’ai rédigés récemment peuvent vous aider dans votre réflexion et votre approche de cette démarche.
Enfin, la plus brutale : parfois nos valeurs changent et ne sont plus du tout en adéquation avec celles prônées de l’entreprise. C’est ce qui peut se concrétiser par la pathologie du brown-out. Dans ce cas, il est illusoire de penser que vous allez vous y faire ou que vous réussirez à la changer. Il n’y a parfois pas d’autres solutions que de partir. De nombreuses méthodes légales peuvent vous y mener. Selon votre projet professionnel, vous pourrez être conseillé pour la démarche qui répondra le plus à votre situation. Cela concerne tant les salariés du privé que du public par ailleurs.
Pour conclure…
Il est primordial que chacun prenne conscience qu’il est acteur de sa carrière et donc a des responsabilités dans le fait d’être heureux au travail. Cela passe par l’engagement de chaque partie à y être bien : l’entreprise en menant ses équipes dans la bienveillance à réaliser ses objectifs dans l’intérêt général et chaque collaborateur à y trouver ce qu’il y cherche.
Chacun doit donc s’interroger sur ce qui le rend heureux dans son boulot et mettre en oeuvre ce qu’il faut pour l’y trouver. Penser que la rémunération seule est le Graal du bien-être au travail est illusoire. La reconnaissance est par contre prépondérante. La reconnaissance de soi et de ses propres qualités sont déjà une réussite et un accomplissement professionnel vers lequel chacun devrait tendre et démarrer pour être juste bien…
RCV
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